Les spécificités de chacun des trois principaux modèles alimentaires, le modèle aristocratique, le modèle monastique et le modèle paysan.
Il faut identifier les aliments particuliers et les manières de manger susceptibles de constituer des signes de distinction sociale. Le fait de consommer une grande quantité et une grande diversité d'épices est défini comme une caractéristique du modelé alimentaire aristocrates.
La médecine du Moyen Âge estimait que la chair des volailles étaient « peu nourrissante » A leurs yeux c'était une qualité car du coup ses aliments convenaient parfaitement à l'estomac des nobles « oisifs ». Selon les croyances médicinales de l’époque la chair des oiseaux présente l'avantage d'être « chaude et humide1 » ce qui constitue une sorte d'idéal alimentaire. Ces mêmes médecins considéraient que le bœuf ne pouvait convenir qu’aux rudes paysans seuls capables d'assimiler cet aliment grossier.
Il faut prendre en considération la nature symbolique et religieuse des aliments : il relevait de la vision du monde que partageaient les membres de la société médiévale Pour l’homme du Moyen Âge, l’univers est l'œuvre de Dieu et qu’il lui a donné une organisation verticale. Les quatre éléments2 constitutifs de la création sont hiérarchisés du haut vers le bas l'élément le plus valorisé et le feu est ensuite l’air (Où séjournent Dieux et les anges), puis l’eau et la terre domaine le plus éloigné du créateur.
De cette hiérarchie des quatre éléments découle une hiérarchie des créatures animales et végétales qui le peuple et donc une échelle des valeurs des aliments.
1 : La théorie des humeurs fut l'une des bases de la médecine antique. Selon cette théorie, le corps était constitué des quatre éléments fondamentaux, air, feu, eau et terre possédant quatre qualités : chaud ou froid, sec ou humide. Ces éléments, mutuellement antagoniques (l'eau, la terre éteignent le feu, le feu fait s'évaporer l'eau), doivent coexister en équilibre pour que la personne soit en bonne santé. Tout déséquilibre mineur entraîne des « sautes d'humeur », tout déséquilibre majeur menace la santé du sujet.
2 : Pour les anciens, il existe quatre humeurs, Ces humeurs correspondent aux quatre éléments, eux-mêmes caractérisés par leurs propres qualités :
* le feu : le chaud.
* l'air : le sec.
* l'eau : l'humide.
* la terre : le froid.
Selon leur prédominance, ils vont déterminer les quatre tempéraments fondamentaux.
* le bilieux (chaud et sec), est « enclin à la colère ».
* l'atrabilaire (froid et sec), « se dit de celui qu'une bile noire et aduste rend triste ».
* Le flegmatique (froid et humide), « se dit de l'homme calme et imperturbable, qui garde son sang-froid ».
* le sanguin (chaud et humide), « Celui en qui le sang prédomine sur les autres humeurs. Il est d'humeur gai, parce qu'il est sanguin, d'un tempérament sanguin ».